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 Le ciel nous attendra...

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Ysold Corwell

Ysold Corwell


Nombre de messages : 32
Date d'inscription : 28/10/2007

Le ciel nous attendra... Empty
MessageSujet: Le ciel nous attendra...   Le ciel nous attendra... Icon_minitimeJeu 1 Nov - 22:25

J’étais debout devant la maison. Je n’osais pas rentrer car je savais d’avance ce qui allait m’attendre. C’était toujours comme ça. Je devais supporter tous les jours les reproches de mes parents mais surtout leurs coups qui pleuvaient souvent sur moi sans savoir pourquoi. Je pensais souvent que la seule raison de ce traitement était que j’existais. Ils me le disaient souvent qu’ils n’avaient jamais voulu de moi. Pourtant, je les aimais et j’aimais à penser qu’eux aussi. Je ne parlais à personne de ce que je subissais chaque jour, pas même à mes amies. Je cachais mes hématomes par du fond de teint ou bien par des vêtements longs. Je gardais au fond de moi l’espoir qu’un jour tout finirait. Je me décidais au bout d’un certain temps de réflexion de rentrer. Je poussais le petit portique rouillé et marchais dans un pas rapide jusqu’à la porte d’entrée. L’intérieur de la maison était sale, poussiéreux et très mal éclairé. Des bouteilles d’alcool traînaient un peu partout. Certaines étaient cassées, d’autres à moitié vides. Je détournai rapidement le regard de cet intérieur pittoresque dont j’avais honte. Je montais doucement les escaliers pour rejoindre ma chambre et sa douce chaleur rassurante en évitant les marches qui grinçaient pour ne pas me faire repérer par mes parents. Malheureusement, je vis mon père qui attendait en haut des escaliers. Je baissai instinctivement ma tête et mes yeux. Il semblait m’attendre. J’avais peur de lui. Ses yeux vitreux montraient qu’il était saoul. Je montais le reste de marches qui me restaient en pensant déjà aux coups que j’allais recevoir. Il semblait très en colère ce qui ne me rassurais pas. Son regard était rempli de haine. Je ne pensais qu’à une seule chose : fuir le plus loin possible de ce cauchemar éveillé.

Je m’arrêtais devant lui et je sentis son regard se poser sur moi. Il était dérangeant et souvent je me doutais qu’il devait avoir des arrières pensées dont la nature m’épouvante. Il m’attrapa par le bras et me fit descendre les escaliers en me tapant contre les murs ou en me faisant trébucher. Je ne me débattais pas car je savais que ça ne servirait à rien mais que, au contraire, ça ne ferait qu’accroître sa folie. J’avais peur de ce qui pouvait me faire, peur de sa folie qui pouvait, un jour, me coûter la vie. Il me montra les bouteilles d’alcool et les canettes de bières qui jonchaient le sol du salon. Il me secouait dans tous les sens en hurlant que je n’étais qu’une incapable et que le ménage aurait du être fait depuis longtemps. Comment lui expliquait que je n’ai pas eu le temps entre le lycée et les leçons de conduite. Il me lâcha et je crus un moment que c’était fini, que la tempête était terminée. Je ne vis pas la gifle arriver. Sa force me cloua au sol. Mes yeux commençaient à s’embuer. J’essayais tant bien que mal de retenir le flot de larmes qui menaçait de s’écouler le long de mes joues. Un certain monsieur Corneille avait dit un jour : « Reste forte ! Ravale tes larmes car ta fierté sera ta plus belle arme ». Je me releva, la tête haute mais un coup de pieds dans le tibia me refit tomber à terre. Les coups pleuvaient comme une pluie diluvienne sans que je puisse me mettre à l’abri. Il frappait fort, si fort. Il ne s’arrêtait pas, déversant toute la haine qu’il me porte sur mon corps frêle. J’avais mal, très mal. Je serrais les dents pour ne pas crier car il adorait quand je criais. Il se sentait fort mais en réalité, il était faible de s’abaisser à me frapper comme un fou. Il était lâche. Je ne pouvais le haïr car c’était mon père. Je protégeais ma tête avec mes bras. Puis, un moment, je me sentis partir. J’espérais mourir mais malheureusement, je m’étais évanouie.

Je me réveillais doucement en reprenant lentement mes esprits. J’étais toujours allongée sur le sol poussiéreux du salon. Je bougeais doucement mais chaque geste me faisait souffrir. Je n’en pouvais plus de cette vie. Je me demandais encore comment je pouvais appeler père cet homme qui me battait ou ma mère cette femme qui m’avait donné la vie et qui m’insultait à longueur de temps. Qu’avais-je fait pour mériter ça ? Je me relevais difficilement. Tout était silencieux dans la maison. Mes parents devaient dormir tellement qu’ils étaient bourrés ou ils étaient peut-être faire un tour dans les bars de la ville. Je pris ma décision : je devais partir, fuir cette vie dont même personne ne voudrait et que personne ne méritait. Je marchais lentement vers la cuisine, j’ouvris un placard et sortit en petit pot avec une étiquette où il y avait marqué « Economie ». J’avais mis dans ce pot tout l’argent que ma famille me donnait, je devais avoir près de cent cinquante livres. C’était peu mais plus que ce que je pouvais espérer. Je pris mon manteau qui était suspendu à l’entrée et sortis seule dans la nuit. Je n’avais pas écrit de petite lettre dégoulinante d’amour et qui expliquait les raisons de mon départ car je savais qu’ils ne la liraient pas.

La nuit était noire et froide. Je marchais sans but dans les rues de la ville. Je croisais de temps à autres un ivrogne ou bien des prostituées. Mes jambes étaient douloureuses mais je n’en avais que faire. Soudain à l’angle d’une petite rue, je vis un parc. Il n’était pas fermé. Je me baladais un moment parmi les arbres. J’aperçus une balançoire. J’ai toujours adoré me balancer. Je n’étais jamais allée dans un parc avec mes parents. Je m’assis sur une des balances et donna un coup par terre pour que je puisse voler. Je n’entendais pas les pas de la personne qui s’approchait doucement vers moi tellement j’étais prise dans mes pensées. Je me demandais ce qu’allait devenir ma vie maintenant que j’étais partie de la maison, ou bien qu’elle sera la réaction de mes parents quand ils remarqueront que j’ai disparu. Ils seront sûrement content de s’être enfin débarrasser de moi. Depuis le temps qu’ils devaient en rêver. Je fus sortie de mes pensées par un mystérieux inconnu qui me demanda s’il pouvait s’asseoir à côté de moi. Je lui répondis oui bien que je voulais rester seule. Je l’observais du coin de l’œil. Ses cheveux étaient incroyablement blonds, presque blanc. Ses yeux étaient gris et froids. Il semblait perdu et gardait la tête baissait. Je pris mon courage à deux et brisais en même temps, le silence pesant de la nuit. Je lui demandai comment il s’appelait. Il murmura son prénom, Drago. Je trouvais que c’était un drôle de nom mais je ne fis pas la remarque à haute voix. En revanche, je n’osais pas lui demander ce qu’il faisait seul.

Nous restâmes un certain temps silencieux. Je regardais les étoiles dans le ciel. Une chanson me trottait dans la tête. Sans que j’en sois consciente, les paroles franchirent ma bouche. C’était une chanson de Vitaa, une chanteuse française qu’une amie m’a fait découvrir quand elle était en France. « Je crois en toi, je crois en tout ce que je vois. Je crois même si je ne sais pas. Tu vois ma force est là en moi. Je crois en moi comme j’ai cru la première fois même quand tout me pointait du doigt, quand personne n’est là, j’y crois. J’y crois si fort même si j’ai tort même si j’ai froid même si j’en dors si mal parfois, si je tombe encore plus bas. J’y crois. » Mon voisin leva la tête et me regarda. Je m’arrêtais de chanter.

-Je ne connaissais pas cette chanson, chuchota-t-il. J’aime bien.

Je souris sans vraiment savoir pourquoi. Je continuais à fredonner. « J’y crois même quand parfois je suis déçue, même quand les mots ne me viennent plus, même quand ma vie ne va plus. Mais j’y crois si fort, même si les autres ne le voit pas, même si personne n’écoutera ce titre, je l’écrirais pour moi. J’y crois encore même si c’est dur même si j’ai tort, même si je veux y croire plus fort. J’écris pour témoigner ma foi. »

-Les gens ne savent pas ce que je suis au fond de moi, commença-t-il. Ils croient que je suis comme mon père. Mais je ne suis pas comme lui. Je n’aime pas voir les personnes souffrir, les voir mourir ou même les tuer. Je ne suis pas un assassin.

Je ne compris pas ce qu’il voulait dire et la peur s’insinuait doucement en moi. Je frissonnais en entendant ses paroles et il le remarqua.

-Je vais te confier un secret. Je suis un sorcier, j’utilise la magie. J’ai fui mon monde car j’ai peur. Je ne veux pas être ce que mon père veut faire de moi. Je veux être libre de faire ce que je veux. Je t’ai dis un de mes secrets. A ton tour.

Je ne savais pas quoi dire. Son secret était tellement… incroyable. Je ne savais pas si je devais le croire ou non. En d’autres circonstances, je l’aurais traité de fou. Mais je ne voulais pas le vexer, je ne voulais pas qu’il parte et qu’il me laisse seul. Je lui racontais mon histoire et il ne m’interrompait pas me laissant parler de mes doutes, mes réflexions, mes rêves. Je me confiais pour la première fois de ma vie. Même s’il m’était inconnu, parler me faisait un bien fou. Je vidais mon cœur et il ne me jugeait pas.

Le matin commençait à se lever. Nous avons parlé toute la nuit de la pluie, du beau temps. Nous nous sommes confiés nos secrets et bien d’autres. Il se leva de la balançoire. Je le regardais et espérait qu’il ne partirait pas. Je m’étais faite à sa présence. Avec lui, je me sentais en sécurité, je pouvais être moi-même. Il me sourit et je le lui rendis.

-Ce soir, je t’attendrais au même endroit. J’aime être avec toi, Candace.

Il partit sans rien dire d’autre. J’étais triste mais heureuse à la fois. Le soir, j’étais au rendez-vous comme tous les autres soirs. C'était devenu une habitude. J'étais rentrée chez moi. Mes parents n'avaient pas remarqué que j'étais partie. Ils me battaient toujours autant.

Ce petit manège dura un an. Un soir, il vint. Il avait l'air heureux. Il m'expliqua que son maître était mort et qu'il était libre. J'étais heureuse pour lui car il avait trouvé son bonheur. En même temps, j'étais jalouse car que je n'avais pas encore trouvé le mien. Je serais majeur que dans un an. Je comptais partir loin, visiter la France car j'ai toujours adoré ce pays. Je rêvais d'avoir un bon métier, une grande famille avec beaucoup d'amour. Il remarqua que j'étais tracassée et je dus lui donner la raison. Je n'en pouvais plus de me faire battre pour des futilités. Il me tendit la main et je la pris sans savoir ce qu'il allait faire. Il s'agenouilla devant moi et me fis la promesse de toujours être là pour moi et qu'il m'amenait tout de suite vivre dans un manoir où personne ne pourra me faire du mal. Je pleurais de joie. La vie m'avait fait le plus beau des cadeaux : l'amour de Drago alors que j'avais tant souffert.

Les années passèrent lentement et calmement. J'étais devenue Madame Malfoy et je vivais dans un beau manoir fleuri où la vie était paisible. J'avais donné naissance à deux enfants, Rhiannon et William âgé respectivement de cinq ans et dix ans. J'attendais un autre enfant, une petite fille. Je savais que le bonheur ne pouvait pas durer indéfiniment. Surtout en ces temps car un nouveau mage noir faisait son apparition.
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